Illusio



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Illusio
Théorie critique de la crise Vol. 1
- Ecole de Francfort. Controverses et interprétations



La prochaine livraison de la revue Illusio porte, comme son titre l’indique, sur la Théorie critique (du capitalisme, de la rationalité instrumentale, de la société administrée, de la culture de masse) et la crise. Illusio a proposé aux auteurs de contribuer à penser les différentes dimensions des crises permanentes dans lesquelles sont prises les sociétés contemporaines :
- financières (boursicotages, krachs, crise des valeurs…) ;
- économiques (chômage, délocalisation, endettements névrotiques…) ;
- démographiques (vieillissement ou au contraire croissance galopante) ;
- de subsistance (désertifications, appauvrissements, émeutes de la faim) ;
- climatiques et écologiques (tsunami, raz-de-marée, tornades, réchauffement planétaire, disparition des espèces, atteintes à la biodiversité et aux écosystèmes) ;
- technoscientifiques (remise en cause de l’idée de progrès) ;
- politiques (disparition des idées et des projets potentiellement alternatifs au capitalisme, montée des politiques autoritaires, gestion comptable des populations) ;
- morales (scandales politico-financiers, évasion fiscales, corruptions, comportements mafieux) ;
- culturelles (industrialisation et spectacularisation des éléments de culture) ;
- sanitaires (pandémie, maladies professionnelles physiques et psychologiques, fraudes dans le secteur agro-alimentaire) ;
- religieuses (montée des fondamentalismes et activismes religieux).

Le volume I (« Comprendre, dénoncer, transformer ») donne une idée de l’ampleur du projet entrepris par la revue, puisque ce sont rien moins que trois volumes qui seront publiés d’ici à septembre 2014. Il s’agit d’un des plus gros travails collectifs consacrés à l’École de Francfort et à la Théorie critique qui aient été publiés ces dernières années. L’ensemble des trois volumes rassemble quelque 70 auteurs dont un tiers d’étrangers. Aucune revue jusqu’alors n’avait laissé autant de place à des contributions non francophones. De nombreuses traductions d’auteurs contemporains sont ainsi proposées (Martin Jay, Douglas Kellner, Oskar Negt, Robert Kurz, Rolf Wiggershaus, Seyla Benhabib, Moishe Postone, Reimut Reiche) tout comme la traduction de textes inédits de philosophes classiques, telles que celles de Günther Anders, de Theodor Adorno, de Erich Fromm ou d’Herbert Marcuse. Les écrits français sont donc ici confrontés à la pensée allemande et anglo-saxonne, entre autres. De plus, une place importante a été accordée à des traducteurs spécialistes de la Théorie critique (Philippe Ivernel, Pierre Rusch, Jean-René Ladmiral, Marc Jimenez, Christophe David). Outre cet aspect cosmopolite des contributeurs (États-Unis, Canada, Belgique, Allemagne, Italie, Brésil, Hollande, Portugal), c’est le choix épistémologique de la pluridisciplinarité et de la multiréférentialité qui est mis en avant, avec des regards aussi variés et croisés que ceux du sociologue, du psychologue, du professeur en littérature comparée, du pédagogue, de l’économiste, du politiste, du philosophe ou du linguiste, convoquant marxisme, freudo-marxisme, psychanalyse, phénoménologie, critique de la valeur, institutionnalisme, théorie critique du sport, etc. Notons encore, le parti pris d’Illusio de s’ouvrir à des auteurs d’horizons diverses, du professeur émérite aux jeunes docteurs en passant par des étudiants, sans compter les intellectuels sans attaches ou free lance.

L’originalité de ce projet réside dans les faits suivants :
- Tenter d’analyser la crise contemporaine permanente, multiple et généralisée par le prisme d’auteurs et concepts assimilés à ce que l’on nomme la Théorie critique.
- Ne pas limiter le champ de réflexion aux auteurs et aux textes les plus classiques, c’est-à-dire ne pas s’interdire de dépasser les contours traditionnels de la Théorie critique, voire redessiner ces derniers par l’entremise d’autres concepts et d’auteurs à la marge qui intègrent le cadre d’une critique radicale du capitalisme contemporain.
- Ne pas s’arrêter à une exégèse des auteurs classiques, à une histoire de cette « école » de pensée ou se contenter d’une littérature d’observation. Même si cela apparaît indispensable pour la compréhension et l’appropriation de ceux-ci, l’objet de cette nouvelle livraison d’Illusio est bien d’analyser notre monde hic et nunc, d’interpréter la société dans ce qu’elle a de plus contemporain, et à ce titre hautement critiquable ; mieux, d’éclairer une potentielle situation crépusculaire et/ou catastrophique à venir.
- Pour cela, dans ce 1er volume, les auteurs qui ont accepté de participer s’appuient sur des d’analyses aussi diverses que celles portant sur l’État, l’organisation révolutionnaire, le phénomène des indignés, le fondamentalisme religieux, les affinités entre capitalisme et totalitarisme ; ils mettent en avant des concepts importants comme la totalité ou la reconnaissance, tout comme la nécessité de leur critique ; ils démontrent la nécessité de recourir à Marx, Debord ou à la phénoménologie ; enfin, ils insistent sur la nécessité de porter un intérêt au cinéma, à l’esthétisme, à la littérature, à la traduction et au langage dans notre société médiatique actuelle.



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Récension paru sur le site Le blog des zones subversives daté du 3 février 2014

Récension paru sur le site Mémoire des luttes daté du 20 janvier 2014

Récension paru dans le journal Le Monde daté du 20 octobre 2013

Récension paru sur le site de Philosophie Magazine


Emission L'essai et la revue du jour sur France Culture du 27 novembre 2013

ISSN 2105-2751